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I I I I IV IV I I V IV I I / I I IV I IV IV I I V IV I I / I I I I IV IV I I V IV I I ... End. Delacroix Marie Devillard Thibaud
18 juillet 2007

No comment

"No comment" ou presque pas.

Cette série de post s'est ouverte, et n'est pas sur le point de se refermer, dès lors que j'ai parlé de musique "noire américaine". Dans le monde pulvérisé et aseptisé que je vois s'ériger, j'en trouverai bien un ou une pour me taxer de vision raciste de la musique. Pas même, ne vous en déplaise. Pourtant j'aime beaucoup la provocation.

Force est de contater que l'amérique blanche a pillé la musique noire, parfois avec bonheur, souvent pour en sortir un produit inodore, incolore, insipide. Le funk transormé en disco, le blues rectifié en battements binaires pour devenir le rock - quoiqu'il y ait des réussites incontestables dans le domaine. Dans le fond, si je devais qualifier ma vision, je la définirais comme marxiste : une classe dominante économiquement choisit comme critère de distinction la couleur de peau et exploite la classe dominée.

Il est entendu qu'il s'agit d'une simplification à l'extrême. La siuation était notablement différente à New-York dans le club de Jazz du grand-père de Bob Brozman - juif communiste, ce qui ne lui a pas porté chance durant le Mac Carthysme - où l'on pouvait voir noirs et blancs sur scène en même temps dès les années trente, et dans les états fortement ségrégationistes où  tout grand bluesman que vous étiez, boire à la fontaine publique réservée aux blancs pouvait vous valoir un coup de pied en plein visage de la part d'un imbécile incapable de distinguer un accord mineur d'un accord majeur, un triolet d'une croche.

Si Satchmo fut le noir qui essayait de s'intégrer au goût majoritaire - blanc - Miles Davis fut le contraire. C'était un homme ombrageux en lutte contre le racisme avec la colère que peut faire naître l'humiliation. "Un soir, il s'est fait tabasser par un policier qui ne voulait pas voir traîner de Noirs devant la salle de concert ; il était programmé en tête d'affiche ce soir-là et le policier ne l'a pas cru." (Wiki) Pour un français, la colère de Miles est sans doute difficile à comprendre. Nous n'avons pas dans notre mémoire collective de souvenir d'une telle séparation basée sur la couleur de la peau - même si racisme il y a eu dans la mentalité des colonisateurs - du moins basée sur une division aussi strictement réglée de la société que celle qui a pu valoir dans certains états de la fédération américaine. Et puis surtout, dans les années 50, Miles hantait St Germain et enregistrait Ascenceur pour l'échafaud.

Davis, finalement, c'est juste après mes premiers souvenirs de Gospel - Le Golden Gate Quartet  et Mahalia Jackson - mon premier souvenir de Jazz. Vingt-cinq ans ont filé, mais comme au premier jour, je trouve sa musique toujours aussi géniale. Sur la vidéo présentée, nous le retrouvons au cours d'un moment mythique de sa carrière, celui du premier Miles Davis Quintette  : John Coltrane au Saxophone ténor, Red Garland au Piano, Paul Chambers à la Basse et Philly Joe Jones à la Batterie. Par la suite la formation sera modifiée, notamment lors de la tournée en Europe qui suivit l'enregistrement de Kind of Blue.

Et maintenant, place à la musique : So What ? No comment.

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